L’espace est un champ de compétition stratégique, économique et bientôt militaire. L’exploitation de l’environnement extra-atmosphérique est indispensable à la vie quotidienne comme à la conduite d’opérations militaires. L’affirmation de la puissance de la France, comme de son autonomie stratégique, dépend en partie de sa présence dans l’espace. La pertinence de notre appréciation souveraine des situations et de nos décisions militaires, politiques comme diplomatiques, découlent de la qualité et de la résilience de nos capacités satellitaires qui sont en perpétuelle évolution.
Comme les autres domaines d’opérations, l’espace est de plus en plus exposé au risque cyber. Il l’est d’autant plus au regard de l’interdépendance entre les milieux spatial et cyber. Les capacités spatiales (telles que les satellites et les stations au sol) sont de plus en plus numérisées et donc plus vulnérables aux cyber-risques et aux cyberattaques. Elles sont également de plus en plus critiques, notamment en matière de télécommunications militaires, d’observation et de renseignement. Comme le souligne la Stratégie Spatiale de Défense française de 2019, « les développements technologiques permettront d’envisager de nouvelles applications à forte valeur ajoutée, grâce au lien entre l’infrastructure satellitaire et les domaines de l’Internet des objets, de la télémédecine, de la pédagogie numérique ou des véhicules autonomes ».
Ces nouvelles interdépendances soulèvent de nouveaux enjeux pour les armées : enjeux sécuritaires et opérationnels d’abord, politiques et géostratégiques ensuite, organisationnels et de ressources humaines enfin. Comment appréhender ce nouveau domaine pour les armées ? Quels sont les autres enjeux à venir ?
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